Des pas vers le travail de mémoire

2005 Une semaine après la mort de Laye Condé, plus de 2.000 personnes manifestent à Brême contre la violence policière raciste.

Depuis 2006 A l’occasion de l’anniversaire de la mort de Laye Condé, des activistes organisent des commémorations publiques à Brême. Dans les premières années, la « Caravane pour les droits des réfugié.e.s et des migrant.e.s » se mobilise de manière déterminante.

A partir de 2013 L’initiative en mémoire de Laye Alama Condé demande la création d’un lieu de mémoire public permanent pour Monsieur Condé et la distribution forcée de vomitifs ainsi qu’une indemnisation matérielle à toutes les personnes affectées par la torture au vomitifs.

2013 D’avril à septembre, l’initiative accompagne le troisième procès du vomitifs en tant qu’observatrice du procès et le documente continuellement dans des rapports de procès.

2013 En juin, des centaines d’militant.e.s manifestent contre la menace d’un non-lieu dans le troisième procès du vomitifs à Brême en raison de la « culpabilité mineure » du médecin.

2013 En septembre, l’initiative en mémoire de Laye Condé dépose une plainte pénale auprès du parquet de Brême contre l’ex-maire Scherf, soupçonné de faux témoignage sous serment. Il avait affirmé, en tant que témoin dans le troisième procès des vomitifs, qu’il n’y avait « jamais eu la moindre critique ou le moindre problème » concernant l‘administration forcée de vomitifs à Brême. Scherf n’a voulu apprendre la mort d’Achidi John par vomitifs à Hambourg qu’après le décès de Laye Condé. Dans sa plainte, l’initiative présente plusieurs éléments de preuve.

A partir de 2013, l’initiative s’adresse par lettre aux responsables politiques et mène d’innombrables entretiens de fond avec des politicien.ne.s communautaires, des député.e.s au parlement régional et des fonctionnaires des Verts, de la gauche, du SPD, le chef de la police, des représentant.e.s de l’ordre des médecins, des membres de la députation culturelle, des représentant.e.s d’institutions publiques comme la direction de la maison Gerhard-Marcks, le directeur du théâtre de Brême – et bien d’autres encore.

2014 En janvier, à l’occasion du neuvième anniversaire de la mort de Laye Condé, le commissaire de police de Brême, Lutz Müller, assume publiquement la responsabilité de la mort de Laye Condé et demande par écrit des excuses à sa mère, Fatma Tarawalli. Il présente la brochure « La mort de Laye-Alama Condé ». Peu de temps après, le maire de Brême, Jens Böhrnsen, déclare lui aussi publiquement qu’il regrette la mort de M. Condé.

2014 En mars, le groupe des Verts au parlement de Brême formule une demande pour faire le point sur l’administration de vomitifs : « Mort après l’administration de vomitifs. Responsabilité et conséquences ». Le SPD, partenaire de la coalition, ne soutient pas la demande; celle-ci n’est donc pas présentée au Parlement.

2014 Par l’intermédiaire d’un avocat de la défense pénale, des contacts peuvent être établis avec plusieurs personnes affectées par la torture à l’aide de vomitifs. Elles racontent leurs douloureuses expériences dans des interviews et se déclarent prêtes à les publier.

2014 En juin, l’initiative en mémoire de Laye Alama Condé organise sur la place du marché de Brême l’audition publique « Qui a participé à l’assassinat de Laye Condé? ».

2014 L’initiative informe lors de manifestations publiques sur le « système de torture à l’agent de vomitifs » qui a duré 13 ans ainsi que sur ses revendications pour un lieu de mémoire et l’indemnisation de toutes les personnes affectées par la torture à l’agent de vomitifs.

2015 En collaboration avec les deux artistes Doris Weinberger et Jule Körperich, l’initiative en mémoire de Laye Condé présente un projet artistique pour un lieu de commémoration.

2016 Lors de la commémoration annuelle de l’anniversaire de la mort de Laye Condé, des acteurs et actrices de la troupe du Théâtre de Brême présentent les témoignages des victimes de la torture aux vomitifs.

2017 L’ancien maire de Brême, Scherf, fait pour la première fois son autocritique sur son rôle de principal responsable politique : il se sent coupable d’avoir rendu possible la mort de Laye Condé et le fait qu’une personne soit morte en garde à vue dans son domaine de responsabilité lui pèse lourdement. « Nous nous sommes empêtrés dans un système d’instructions sur la manière d’agir« , a déclaré celui qui a été pendant de nombreuses années un partisan de la politique du vomitif.

2017 L’initiative en mémoire de Laye Condé installe un mémorial mobile, qui est depuis lors placé à différents endroits. Le souvenir de Laye Condé et de l’administration forcée de vomitifs est de plus en plus visible dans l’espace public.

2017 En décembre, le groupe parlemantaire des Verts pose une grande question au Sénat de Brême : « Distribution de vomitifs contraire aux droits de l’homme : responsabilité et conséquences ».

2018 En février, le Sénat répond à la question et qualifie la pratique de l‘administration de vomitifs, qui a duré des années, de « procédure non critiquable sur le plan juridique » à l’époque et précise qu’il ne dispose d’aucune évaluation « selon laquelle l’utilisation forcée de vomitifs pendant toute la durée de la mesure devrait être considérée comme une violence étatique illégale […] ». Pour la première fois, le Sénat exprime également ses « regrets » et déclare que la mort de Laye Condé était « évitable » et que le maintien de la torture par vomitifs en 2001 était une « erreur tragique et regrettable ». Cependant, le Sénat « rejette fermement » l’affirmation selon laquelle il y aurait eu des pensées et des actions racistes de la part des autorités chargées de l’application des lois.

2018 En mars, l’initiative en mémoire de Laye Alama Condé publie un commentaire sur la réponse du Sénat, dans lequel elle expose en détail les erreurs et les points faibles du contenu, et le remet à tous les député.e.s du parlement de Brême.

2019 Lors de la commémoration annuelle de l’anniversaire de la mort de Laye Condé, le court-métrage « Mise à mort annoncée » est présenté sur grand écran.

2019 En juillet, les Verts, la Gauche et le SPD conviennent dans leur contrat de coalition que « les partenaires de la coalition se prononcent en faveur de la création d’un lieu de commémoration à l’occasion de la mort de Laye-Alama Condé le 7 janvier 2005 suite à l’administration forcée de vomitifs en garde à vue, afin de rappeler que personne ne doit subir de dommages durables ou perdre la vie sous la surveillance de la police ».

2020 En juillet, la coalition gouvernementale (Verts, Gauche, SPD) dépose une motion commune au Parlement de Brême : « L’administration d’agents de vomitifs contraire aux droits de l’homme : prendre ses responsabilités et créer un lieu de mémoire et de rappel ». En décembre, le Parlement de Brême approuve cette demande à la majorité.

2021 La députation culturelle commence à délibérer sur l’appel d’offres national pour la création d’un lieu de mémoire destiné aux artistes. L’appel d’offres doit s’adresser de manière ciblée aux artistes noir.e.s et aux artistes of Color, car la dimension du racisme doit s’exprimer de manière centrale dans la conception artistique du lieu de commémoration. 


X Entschädigung für alle Betroffenen von Brechmittelfolter